A Montreuil, le groupe scolaire Louise Michel subit la fermeture d’une classe en élémentaire et d’une classe en maternelle. Pour la maternelle, l’école passe de 6 classes (2 par niveau) à 5 classes, toutes en double niveau. C’est du moins la décision que semble avoir prise l’IEN puisque ce vendredi matin, l’école n’en était pas encore officiellement informée. Une bonne nouvelle pour la Covid.
Les classes ne sont pas surchargées, en particulier parce que la ville a ouvert l’année dernière l’école Angela Davis à proximité précisément pour réduire les effectifs des écoles Louise Michel et Berthelot. D’après les projections démographiques, tant de L’UCL FCPE de Montreuil que de la Mairie, dans ce quartier en très forte densification, l’école LM devait à nouveau être saturée d’ici 3 à 5 ans. Ces deux fermetures ne font que raccourcir les délais.
C’est justement les raisons de la colère des parents d’élèves de Louise Michel : avec cette fermeture de classe, l’EN annule une partie de l’amélioration obtenue par l’ouverture d’Angela Davis et en dépit de toute logique pédagogique.
Cette décision prise après la rentrée scolaire signifie que des enfants qui vivent le bouleversement émotif des premières années de scolarisation et qui se sont déjà investis affectivement avec leurs enseignants vont les voir partir après quelques jours. C’est aussi dans un contexte particulier pour des petites sections de maternelle dont l’année scolaire 2019/2020 a été fortement réduite et qui vont débuter l’année avec des grandes sections. Des classes de doubles niveaux où les enseignants devront être en classe et accompagner d’autres enfants à la sieste en même temps. Gérer dans une même pièce des enfants commençant leur dernière année de maternelle et d’autres qui débutent à peine la première. Des enseignants qui devront du jour au lendemain intégrer un deuxième programme.
La décision de l’IEN se justifie par un calcule comptable des effectifs : diviser le nombre total d’élèves par le nombre d’enseignants. Avec 25,3 élèves, l’Éducation Nationale a inventé le tiers d’être humain. Ce calcul, dont la seule finalité est de justifier les baisses d’effectifs, tourne le dos à la pédagogie.
Surtout, alors même que le ministre Blanquer évoquait le 5 juin les bénéfices pédagogiques des classes de 15 élèves, il s’agit aujourd’hui de mettre le plus d’enfants possible par classe. Ce n’est pas de l’enseignement, c’est du Tetris. Sur Montreuil, alors que le nombre d’enfants scolarisés ne cesse d’augmenter, l’EN maintient le même nombre d’enseignants. Il s’agit d’en prendre un ici pour le mettre ailleurs. Gérer la misère des effectifs d’enseignants.
Surtout, en pleine crise sanitaire, alors même que le ministre avait considéré au printemps que des classes d’une quinzaine d’élèves était le meilleur cadre d’apprentissage, l’EN fait le choix d’augmenter les effectifs par classe. Pour reprendre les propos d’un parent d’élève « sans espace suffisant pour garantir une circulation sans croisement, avec des sanitaires vétustes et des classes qui n’ont pas été conçues pour des doubles niveaux, ce n’est pas un projet pédagogique, c’est un cluster en devenir ».
C’est du moins ce que les parents de Louise Michel ont pu dire à des journalistes qui semblaient fort intéressés par ce dispositif étonnant de diminution des risques de contamination dans une école montreuilloise par la dégradation du cadre scolaire. Nous entendrons sans doute encore parler de cette fermeture. Ces parents y veilleront.
Les parents de Louise Michel mobilisés