L’UCL FCPE de Montreuil s’associe à la déclaration de la FCPE des Lilas qui résume bien l’idée que nous avons de cette loi dite de la confiance et globalement des réforme Blanquer.
Monsieur Blanquer : Nous n’avons pas confiance !
On a coutume de dire « A chaque Ministre de l’Education une Loi ». Pourtant à sa prise
de fonction le Ministre avait soutenu qu’il n’y aurait pas de loi BLANQUER. Force est
de constater que depuis deux ans il n’y a jamais eu autant de mesures, de lois, de
décrets qui aient mis à mal le service public d’éducation.
Au niveau de l’accès aux études supérieures avec PARCOURS SUP d’abord mis en
place l’année dernière et son fameux algorithme sur lequel nous n’avons toujours pas
des critères clairement énoncés. En juin 2018, ces jeunes mis sous pression d’une
attente d’affectation à quelques jours du passage du BAC en étant parfois plus de
1200ème sur une liste d’attente.
La réforme du Lycée qui devrait s’appliquer à la rentrée prochaine avec des
propositions de spécialités inégalitaires selon les territoires et des choix qui risquent
de se faire par dépit par nos enfants. Des annonces toutes faites comme le Plan
Mercredi, les dédoublements de CP et CE1 en REP et REP+ sans tenir compte des
locaux mis à disposition dans les villes, les seuils de 24 élèves par classe qui devrait
nécessité 10 000 créations de postes, la cantine à un euro dénuée de sens comme
aux Lilas par exemple puisque les tarifs pratiqués pour les personnes au quotient
familial les plus bas sont aujourd’hui à 0,30 € le repas. Bref des annonces faites sans
aucune concertation avec la communauté éducative et donc sans en mesurer les
conséquences. Creuser les inégalités d’accès à l’école publique, créer une élite pour
qui les meilleurs enseignements seront réservés, développer une école à deux
vitesses sont autant d’inquiétudes qui habitent les membres de la communauté
éducative depuis maintenant deux ans.
La Loi dite de l’école de la Confiance ne fait qu’accentuer cette inquiétude. Cette loi
fourre-tout reprend des éléments qui mis bout à bout ne peuvent que poser multiples
questions sur ses ambitions réelles.
On peut citer pêlemêle :
- L’article 1 qui instaurerait une notion de respect vis-à-vis des institutions et des familles (était-il vraiment besoin de légiférer là-dessus) et cet amendement curieux de la présence des drapeaux français et européens dans toutes les classes pour sensibiliser les élèves à la citoyenneté.
- La création d’EPLEI (établissements publics locaux d’enseignement international) réservés aux meilleurs des élèves
- La mise en place d’établissement des savoirs fondamentaux qui viendront fusionner les écoles et les collèges dans un même établissement
- La généralisation des PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés) qui devrait attribuer des moyens collectifs par école concernée quel que soit le nombre d’enfants porteurs de handicap.
- La scolarisation obligatoire à trois ans qui n’est qu’un cadeau grotesque aux établissement privés qui bénéficieront de fonds dégagés obligatoirement par les communes pour leur fonctionnement
- Le recrutement d’Assistants d’Education qui seraient des étudiants de 1ere année de master et qui feraient classe à nos enfants au détriment d’enseignants formés et expérimentés.
- Le Conseil d’évaluation de l’école qui remplacerait le CNESCO (organe indépendant d’évaluation de l’école) et qui serait sous l’autorité de l’Education Nationale. A aucun moment dans cette loi ne sont cités les mots enfant, parent, co-éducation. Il y a de quoi s’interroger tout de même sur l’intérêt qu’on nous porte. Toutes ces mesures additionnées aux précédentes sur la réforme du lycée, parcours sup ou encore les rythmes scolaires viennent creuser des écarts entre les territoires et l’offre éducative est ainsi bien mise à mal. La notion de Liberté de penser, de s’exprimer, la notion d’Egalité comme l’égalité des chances ou de Fraternité et bienveillance sont largement tâchées par tous ces projets d’articles de loi. De fortes mobilisation de parents, d’enseignants, d’élus montrent à quel point la population est attachée à l’Ecole pour tous.
La FCPE dénonce ces réformes qui s’enchainent depuis plusieurs années prenant en otage nos enfans. Désormais, nous voulons à notre tour proposer des solutions, porter nos éléments de réponses capables de résoudre les dysfonctionnements de notre école.
Dans le contexte où l’école change de paradigme, dans un calendrier qui ne nous appartient plus, nous avons la responsabilité d’impulser un nouveau rythme. Nous avons décidé de créer des évènements comme celui de ce soir qui rassemblent la communauté éducative dans son ensemble et la société civile pour échanger, élaborer des solutions, des propositions qui changent véritablement et favorablement l’école. Aussi nous vous proposons dès ce soir d’y réfléchir, de faire émerger des idées sur ce que l’Ecole devrait changer pour être l’école de la République, laïque, gratuite, garante de l’égalité des droits des enfants et des jeunes, garante de leur droit à la réussite.
Ces propositions seront ensuite remontées nationalement et nous irons les porter d’ici la fin mai au Gouvernement. L’Ecole mérite largement qu’on y consacre le temps et comme disait Victor Hugo « L’éducation c’est la famille qui la donne, l’Instruction c’est l’Etat qui la doit ».
Les Lilas, le 7 mai 2019
Lisa YAHIAOUI TAPIA
Présidente UCL Lilas
Secrétaire générale adjointe FCPE 93
ucl.leslilas@gmail.com
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