Communiqué de la FCPE Montreuil sur le projet de décret modifiant les rythmes scolaires

Concernant le projet de décret sur la réforme de la loi de Refondation de l’École annoncé par le Ministre de l’Éducation Nationale, M. BLANQUER, l’Assemblée Générale des adhérents FCPE de Montreuil réunie le 13 juin, énonce

– Si la loi de Refondation de l’École, promulguée en 2013, a connu une mise en place chaotique et, à ce jour, toujours problématique, elle a cependant permis une réflexion tant au niveau national que local, avant son entrée en vigueur, et jusqu’en septembre 2014 dans certaines villes.

– L’annonce en cette fin d’année scolaire :

  •  de la modification possible des rythmes scolaires dès septembre prochain, sans débat parlementaire
  • celle de l’arrêt programmé de financement par l’État du Fond de péréquation (permettant aux collectivités locales de financer en partie les TAPs),
  • la remise en cause du dispositif  « Plus de Maîtres Que de Classes » en REP,
  • l’entrée en vigueur de la mesure «  12 élèves en CP en REP+ »,

vont modifier profondément les conditions de scolarité pour nos enfants en primaire, sans que les familles n’aient le temps d’être objectivement informées et correctement consultées, dans le cadre des Conseils d’Écoles, et à l’échelle d’une commune.

– La question des rythmes de l’enfant, tout particulièrement, est trop complexe, ses enjeux sont trop nombreux, pour être traitée à l’emporte-pièce et au seul prisme des motivations financières de l’État et des collectivités locales

– L’absence de bilans nationaux, académiques et locaux, sur les conséquences de tous ordres de la loi de Refondation de l’École, nous conduit à penser qu’une fois encore, les besoins biologiques, sociaux, culturels, …, des enfants ne seront qu’un prétexte à des choix politiques.

En fonction de ces choix, un maire pourra décider sous couvert de « concertations » express et d’avis disparates des Conseils d’École, de demander l’application des temps scolaires qui correspondent le mieux aux possibilités financières de sa commune

-Les décisions finales revenant aux Directeurs Académiques, selon des critères non explicites à cette date, la territorialisation de l’école primaire, déjà entamée en 2013, ne peut qu’en être renforcée.

Avec elle, ce sont les inégalités sociales d’une commune et d’une académie à l’autre qui vont s’accroître.

Ce sont ces raisons qui ont conduit le Conseil Supérieur de l’Éducation à refuser le projet de décret le 8 juin dernier.

– Au niveau local enfin, à Montreuil, les parents FCPE veulent connaître, avant fin juin, les conséquences des différents scenarii possibles sur l’organisation et le contenu des TAPs et de la pause méridienne, ainsi que des coûts engendrés pour les familles (par exemple le coût du mercredi entier en centre de loisirs), afin de se prononcer en toute connaissance de cause dans les prochains Conseils d’Écoles.

Les parents FCPE de Montreuil ont l’expérience amère des décisions municipales unilatérales, imposées sans concertation en fin d’année scolaire _ par l’actuelle mandature, la réduction des temps de centre de loisirs en 2015, la réforme du QF en 2016…

 

Nous demandons par conséquent :

-une réunion en urgence des représentants de tous les acteurs de la communauté éducative, afin d’envisager tous ensemble, les scenarii possibles ;

-le report de toute modification des rythmes scolaires sur notre commune à septembre 2018 ;

-la mise en place durant l’année scolaire 2017-2018, d’une véritable concertation, afin de décider, collectivement, et sur la base d’évaluation précises du dispositif actuel, des rythmes d’apprentissage de nos enfants.

 

Montreuil, le 14 juin 2017