Nous relayons le communiqué de la FCPE93 du 28 mars 2018
« Si l’obligation de scolarisation de tous les enfants âgés de plus de trois ans est une bonne nouvelle sur la papier, nous sommes inquiets sur les répercussions d’une telle mesure sur les enfants déjà scolarisés dans le public. Concrètement, les communes vont donc devoir prendre en charge certaines nouvelles dépenses alors même que les équilibres sont déjà fragiles entre public et privé dans les communes.
Car cela va impliquer une dépense supplémentaire pour des communes qui sont déjà dans la quasi incapacité d’assumer pleinement leurs charges. En raison de l’application de la loi Debré, elles vont désormais devoir prendre en charge les dépenses des maternelles du secteur privé, soit une dépense d’environ 12 millions d’euros par an.
12 millions d’euros qui ne seront pas affectés aux enfants du public qui sont déjà pénalisés par des budgets tout juste à l’équilibre dans les communes. Ces dernières, rappelons-le, sont déjà revenues sur les 4,5 jours parce qu’elles étaient dans l’incapacité d’assumer financièrement cette charge. A l’heure où le gouvernement demande une baisse des dépenses aux collectivités territoriales, comment vont-elles faire pour prendre en charge ce surcoût ? Où vont-elles rogner dans leur budget pour trouver cette somme : moins pour la culture, pour les personnes âgées, moins de sorties scolaires, moins de personnels encadrant, moins de locaux scolaires réhabilités… ?
Sans compter ce que cela va représenter comme dépense pour l’Etat, environ 24 millions par an, pour payer les salaires des enseignants des écoles maternelles privées.
Sans vouloir déclencher une nouvelle guerre scolaire, nous demandons quelles sont les contreparties financières données par l’Etat aux collectivités pour que ces dernières ne pénalisent pas nos enfants inscrits dans le public ? »
Rodrigo Arenas, Président FCPE de la Seine-Saint-Denis.