Nous relayons le communiqué du 2 septembre 2017 de l’association des Buttes à Morel qui est à l’origine de la mobilisation, avec la FCPE des écoles J. Ferry/A. Frank.
L’UCL-FCPE était aussi présente le 31 août à la réunion de présentation des résultats des études menées cet été. Notre sentiment est d’avoir assisté à une opération de communication, mais qui a soulevée plus de questions qu’elle n’en a résolu. Comme l’exprime le communiqué ci-dessous, ces études se voulaient « rassurantes », mais elles ne sont pas pertinentes par rapport aux problèmes générés par la SNEM. Les experts qui travaillent bénévolement avec nous le confirment.
Communiqué du 2 septembre 2017 de l’association des Buttes à Morel :
Suite à la réunion en mairie de Montreuil à l’initiative de la préfecture de Seine Saint Denis du jeudi 31 août 2017.
Il a été constaté que les éléments apportés par les autorités compétentes (Préfecture, DRIEE, ARS, Mairie, experts…) ne nous ont pas rassurés quant à la non-dangerosité de cet établissement classé ICPE. En effet, il nous est apparu que les études qui ont été faites cet été sont soit hors de propos, soit irrecevables.
1- Le 11 juillet 2017, une visite approfondie de la DRIEE a constaté de nombreuses « non-conformités parmi lesquelles trois sont jugées plus significatives ». Le préfet a mis en demeure l’exploitant de se mettre en conformité sur trois points essentiels : stockage des produits dangereux, élimination des produits dangereux, et modification du système de ventilation (ce qui représente en fait tout le spectre du fonctionnement de l’usine).
Il est à noter que nous avons une grande quantité de courriers similaires depuis plus de 10 ans.
2- La Mairie de Montreuil a fait faire plusieurs analyses de l’air à l’intérieur des classes des groupes scolaires Jules Ferry et Anne Franck. Elles ont porté sur la recherche de Benzène et de Formaldéhyde (dès 2018 tous les établissements scolaires devront fournir ces mêmes études. La mairie de Montreuil n’a fait qu’anticiper son calendrier).
Nous ne voyons pas pourquoi les recherches ont été ciblées sur ces deux produits, sachant qu’ils ne sont pas utilisés dans cette usine.
3- La préfecture de Seine Saint Denis a fait faire des études de l’air à l’intérieur et à l’extérieur de l’usine. Il est important de dire que l’usine ne fonctionnait plus qu’au ralenti, à deux jours de l’arrêt estival. Il nous a été précisé par la préfecture que l’établissement se vidait de ses produits chaque mois de juillet. Faire une étude de l’air à cette date rend donc ces analyses irrecevables.
Nous notons de plus une grave contradiction entre des analyses soit disant rassurantes quant à la très bonne qualité de l’air rejeté par l’usine, et la mise en demeure administrative de refaire tout le système de ventilation et de filtrage des rejets atmosphériques.
4- La réglementation européenne REACH reconnait le Chrome 6 (ou Chrome hexavalent) comme un produit toxique et fortement dangereux pour la santé (cancérigène, mutagène, etc.). A ce titre il sera interdit d’utilisation à partie du 21 septembre 2017. Airbus a cependant acheté à coup de millions d’Euros une dérogation de 12 ans pour l’utiliser (lui et ses sous-traitants). Il s’agit à nos yeux d’un véritable « permis de polluer » en pleine zone résidentielle, et à 30 mètres d’un groupe scolaire.
Ce produit est l’un des principaux produits utilisés par la SNEM.
5- Aucune analyse des sols (intérieur ou extérieur de l’usine) n’a été faite. Rappelons que l’usine est située en plein coeur du parc départemental Jean-Moulin / les Guilands ZONE NATURA 2000.
De plus, un expert présent nous a confirmé l’aberration de chercher des produits toxiques lourds (comme le Chrome 6) dans l’air, puisque il se dépose principalement dans les sols et les poussières.
Rappelons que cette usine est un véritable gruyère ouvert aux vents et aux pluies.
6- Il a été admis par l’ensemble des services présents à la réunion du 31 août que cette usine présente de très nombreux dysfonctionnements : humains (un patron fantôme totalement absent, et des ouvriers livrés à eux mêmes), matériels (stockages) et structurels (usine qui prend l’eau de toute part dès qu’il pleut, cela-même dans les zones d’utilisation de produits toxiques).
Suite au rassemblement des riverains et des parents d’élèves du quartier proche de l’usine SNEM de ce jour (plus de 150 personnes) ; il a été collectivement décidé d’exiger :
1 – Fermeture immédiate et définitive de l’usine
2 – Dépollution et décontamination du site et des sols
3 – Reclassement des salariés du site de Montreuil (environ 10 emplois) sur d’autre sites du groupe.
Pour faire entendre nos revendications, nous appelons donc à un grand rassemblement ce lundi 4 septembre à 7h30 rue des Messiers, jour de rentrée scolaire. De nombreuses actions sont prévues aux abords de l’usine et des écoles.
Les Buttes à Morel
Jardin Partagé du sentier des Messiers
06 86 96 77 44 / 06 61 63 44 1 3