La réforme du lycée sera appliquée à la rentrée de septembre 2019.
Les filières telles que nous les connaissons aujourd’hui vont disparaître.
À la place, les élèves disposeront d’un tronc d’enseignement commun, accompagné de « spécialités ». Les lycéens en choisiront trois en classe de première et ils n’en garderont que deux en terminale.
Mais ces « spécialités » (12 au total) ne seront pas toutes disponibles dans tous les lycées et sur tout le territoire _ sans que personne ne sache visiblement quelle instance a décidé de cette répartition, et selon quels critères !
Chaque lycée a obligation de proposer sept « spécialités » _ même si les 12 devraient être présentes dans un « bassin de lycées ». Les élèves pourront, en principe, aller suivre un enseignement dans un autre lycée, ou bien changer de lycée… Facile !!
En Ile-de-France et dans les grandes agglomérations, où les établissements sont « relativement » proches, les élèves verront leurs temps de transports augmenter, leurs organisations d’emplois du temps se complexifier _ encore faudra-t-il que les changements de lycée soient acceptés, et qu’il y ait de la place pour tous les candidats dans les « spécialités » uniquement proposées dans un ou deux lycées du district…
Et cette réforme va creuser encore plus les inégalités entre territoires en milieu rural, lorsque les établissements sont distants de plusieurs dizaines de kms, comme dans les villes ne comptant qu’un ou deux lycées !
Et la spécialité « Biologie et écologie », par exemple, ne sera présente que dans les lycées agricoles…
Pour les élèves actuellement en Seconde, au conseil de classe du deuxième trimestre, ils devront formuler quatre ou cinq vœux, pour donner une première tendance. Puis, si leur passage en première est validé lors du conseil de classe du troisième trimestre, ils devront réduire leur liste et n’en retenir que trois.
Or, cette année, ils ne bénéficieront pas des heures dédiées à l’aide à l’orientation, pourtant prévues par les nouveaux textes. Qui les aidera à choisir leurs enseignements de spécialité pour leur année de première et terminale ? Auront-ils forcément satisfaction ?
Or, ces « spécialités » seront évaluées au Bac, par deux épreuves en mars de l’année de Terminale, et les notes seront prises en compte pour l’orientation dans Parcoursup. Mais pour l’instant, les établissements de l’enseignement supérieur n’ont pas précisé quelles spécialités étaient recommandées pour les différentes filières…
Les parents, les lycéens, et les enseignants présents en nombre jeudi 3 décembre 2018 en soirée, lors d’une réunion publique organisée par les syndicats enseignants et l’UCL-FCPE au Centre Jean Lurçat, ont exprimé leurs colère et angoisse face à un tel flou et à de telles pressions.