Mercredi 27 septembre au petit matin, plus d’une centaine de parents d’élèves, de riverains, d’usagers du quartier, s’étaient rassemblés pour bloquer, par leur seule présence, le portail de l’usine SNEM.
Des élus _ le député Alexis Corbière, des maires-adjoints et conseillers municipaux, Pierre Serne (conseiller régional) _ avaient répondu à l’appel du collectif, ainsi que des médias.
Les forces de police, mandatées par la Préfecture de Seine-Saint-Denis, étaient là aussi.
Après une première tentative d’évacuation, et après le départ des élus, vers 10h, la police a annoncé qu’elle ferait usage de la force pour libérer l’entrée.
La seconde charge a été plus violente : gaz lacrymogènes, des personnes jetées à terre, 6 blessés, dont deux ont dû partir aux urgences. Les policiers ont poursuivis un père jusqu’à son domicile.
Deux pères d’élèves, représentants élus FCPE des écoles Jules Ferry, ont été embarqués en garde à vue. Nous avons appris ce soir qu’ils devaient être déferrés demain devant le Tribunal de Grande Instance de Bobigny, sous les chefs d’accusation de « rébellion » et « jet de projectile ».
Vidéo de l’arrestation d’un des 2 pères ici
C’était l’heure de la récréation à Jules Ferry 1, la police n’avait pas prévenu la direction. Ce sont des parents d’élèves qui l’ont fait. Des émanations de gaz lacrymogène arrivant dans la cour, celle-ci a dû être évacuée.
(photos du site lusineverte)
La Préfecture a communiqué dans la journée, toujours sur la même ligne : «l’exploitant a déjà satisfait aux deux premières obligations relatives aux déchets », « l’Etat ne peut accepter les tentatives de blocages ou d’intimidation organisées par un groupe de particuliers », il n’y aurait aucun « risque pour les populations avoisinantes »
En début d’après-midi, le Maire de Montreuil, les Maires-Adjointes à la Santé et à l’Education (qui avaient reçu l’UCL-FCPE lundi soir), l’Elue de Quartier, … ont rencontré une délégation du collectif des parents, habitants, usagers du quartier.
Lors d’une interruption de séance en conseil municipal ce mercredi soir, une délégation du collectif a rappelé que depuis plus de 10 ans, la Préfecture produisait les mêmes messages _ tout en reconnaissant que la SNEM ne répondait pas aux normes exigées d’une telle Installation Classée _ et que les quelques rapports officiels rendus publics n’étaient pas de nature à rassurer. Le collectif a demandé à l’ensemble des élus d’exiger la libération immédiate des deux parents FCPE, de se positionner fermement pour défendre la santé des riverains et des salariés, et de mettre en œuvre ce à quoi le Maire s’était engagé l’après-midi même.
Ce dernier a ensuite énoncé publiquement que :
- Les deux parents en garde à vue devaient être relâchés et toutes poursuites abandonnées
- L’ensemble des documents et des pièces relatives aux inspections menées depuis 10 ans devaient être rendues publiques _ dont les rapports de l’Inspection du Travail
- Un petit groupe de travail, regroupant les Services de la Ville et le collectif, devait être constitué pour lister lesdits documents et construire ensemble la « table-ronde » devant réunir tous les acteurs en octobre _ laquelle durerait le temps nécessaire, un ou deux jours au besoin
- L’exigence que toute la lumière soit faite sur les évènements de la matinée
- Une rencontre était demandée de toute urgence avec le nouveau Directeur Général de la SNEM (nommé depuis quelques jours)
- Une mission de plusieurs experts indépendants mandatée par la Ville était à envisager.
L’UCL-FCPE prend note de la volonté, enfin exprimée publiquement, de prendre en considération les demandes, interpellations et connaissances produites par le collectif et ses soutiens depuis trois mois.
Nous espérons que ce travail collectif conduira très rapidement à la fermeture de l’usine, la dépollution du site et le reclassement des salariés.
L’UCL-FCPE dénonce l’emploi disproportionné des forces de l’ordre contre des citoyens qui demandent à être sérieusement écoutés et entendus lorsqu’ils dénoncent les activités d’une usine polluante et l’inertie des pouvoirs publics depuis des années, ainsi que l’application du principe de précaution.
L’UCL-FCPE exige la libération immédiate et sans poursuites des deux parents d’élèves interpelés.
En PJ, le communiqué du 27 septembre 2017 du collectif :
2017_09_27_SNEM LACRYMO A LA RECRE
A voir aussi :
http://videos.leparisien.fr/video/montreuil-la-manif-degenere-devant-l-usine-snem-27-09-2017-x628qdr