La présidence de l’Université de Nanterre a refusé que la Coordination Nationale Étudiante se tienne les 7 et 8 avril.
En conséquence, blocage et occupation ont été votés en AG dès lundi 9 avril.
Nous relayons ci-dessous 2 communiqués:
Le communiqué des étudiant-es:
La direction de Nanterre bafoue les droits démocratiques des étudiant.e.s !
La direction de l’université de Nanterre vient de refuser aux étudiant.e.s mobilisé.e.s la tenue de la Coordination Nationale Etudiante (CNE) à Nanterre du 7 et 8 avril, dont l’objectif est de nous coordonner nationalement contre la loi ORE. Cette CNE a été appelée le 24 mars par les 39 établissements réunis à la fac du Mirail à Toulouse. Alors que nous avions formulé cette demande à de multiples reprises, dès le lendemain de l’annonce de la tenue de cette CNE, la direction de la fac fait consciemment le choix d’en empêcher la tenue. C’est un choix politique qui vise à étouffer la lutte des étudiant.e.s dans toutes les universités. Cette décision est intolérable et inadmissible !
Elle s’inscrit dans le contexte global de répression de la mobilisation, où les directions d’universités n’ont pas hésité à envoyer la police comme à Strasbourg, Bordeaux, Nantes, Lille, Dijon et même des milices d’extrême droite dans le cas de Montpellier. Aujourd’hui, cette répression s’abat sur tout le monde : étudiant.e.s, syndicalistes licencié.e.s, enseignant.e.s qui subissent la pression de l’administration… Personne n’est épargné !
La présidence de Nanterre, par cette décision, porte un coup à l’ensemble de la contestation qui grandit dans le pays contre la politique du gouvernement.
Préparons une riposte à la hauteur des attaques !
Nous appelons l’ensemble des étudiant.e.s, personnels, enseignant.e.s, cheminot.e.s, salarié.e.s ainsi que les organisations syndicales et politiques à se rassembler demain à 15h30 devant la gare de Nanterre Université pour imposer massivement la tenue de la CNE, nécessaire à l’organisation de notre lutte au niveau national.
Le comité de mobilisation de Nanterre
Le communiqué de presse des personnels en lutte:
Commémorer c’est enterrer !
La fac de Nanterre interdit la CNE de ce week-end.La présidence de l’université paris Nanterre vient, ce vendredi 6 avril 2018, de refuser aux étudiant-es mobilisé-es de l’université la tenue de la coordination nationale étudiante (CNE) prévue ce samedi 7 et dimanche 8 avril. La présidence refuse d’accorder un amphi aux étudiant-es, prétextant avoir été sollicitée trop tardivement, alors que les demandes ont été faites à plusieurs reprises, dès le lendemain de l’appel de cette CNE, le 24 mars dernier.
C’est une décision intolérable qui marque très clairement une volonté politique d’empêcher la mobilisation contre la loi ORE et son outil de sélection sociale, Parcoursup.
Cette décision souligne aussi très clairement l’hypocrisie de la commémoration des 50 ans de Mai 68 voulue par la présidence de l’université. Depuis le début de l’année, celle-ci multiplie les initiatives « paillettes, petits fours et cotillons » et prétend célébrer l’esprit de liberté et de créativité de Mai 68 comme s’il s’agissait d’une « marque déposée » de la fac. Sauf que dans le même temps, les équipes enseignantes et administratives qui depuis des mois luttent contre la sélection introduite par la Loi Vidal/ORE, sont réduites au silence, sommées de mettre en place sans aucune négociation possible, les outils d’une sélection impitoyable des futurs bachelier-es. Un cran dans l’autoritarisme de cette équipe présidentielle vient d’être franchi avec l’interdiction de la CNE. Bâillonner les étudiant-es qui se mobilisent, c’est ça « l’esprit de 68 »? Interdire des échanges entre jeunes venu-es de toute la France, c’est ça « l’esprit de 68 »? Et s’ils/elles viennent quand même, c’est la police qui les délogera? C’est ça « l’esprit de mai »?
L’université doit rester une université ouverte, où les débats démocratiques doivent pouvoir se tenir avec sérénité. Nous demandons à la présidence de l’université de Paris Nanterre de revenir sur sa décision et de faciliter par tous les moyens la tenue de la coordination nationale étudiante ce week-end.
L’Université de Nanterre doit être fière de son histoire et de son héritage politique et culturel.
Il est interdit d’interdire !
Les personnels en lutte de l’université Paris Nanterre, soutenu-es par la FSU (SNASUB-FSU et SNESUP-FSU) et la FERC-SUP CGT.
Nanterre, le 6 avril 2018