Communiqué du 30 novembre 2017, du Collectif des parents, riverains et usagers du quartier autour de la SNEM.
(en attente de l’autorisation des avocats de publier leur lettre au Préfet, mentionnée dans le communiqué, l’UCL ne s’autorise pas à reproduire celle-ci)
Ce jeudi 30 novembre à 19 heures se tiendra, à la préfecture de Bobigny, une réunion d’information sur l’usine SNEM de Montreuil, au cours de laquelle le Préfet a annoncé que seront présentés les résultats de l’ensemble des contrôles et investigations approfondis que les services de l’état et la mairie de Montreuil ont diligenté ces derniers mois sur ce site classé pour la protection de l’environnement.
Avant cette réunion, à laquelle nous assisterons, nous tenons à vous communiquer la lettre complémentaire que nos avocats du cabinet TEISSONNIERE TOPALOFF LAFFORGUE ANDREU & associés ont envoyée à Monsieur le Préfet de la Seine-Saint-Denis le 28 novembre et qui précise notamment les conditions dans lesquelles ont été menées les études dont les résultats seront présentés ce soir. Nous ne pouvons que constater le manque de sincérité qui entache les investigations, et la communication de la préfecture sur ce dossier.
Monsieur le Préfet dit vouloir faire preuve de la plus grande transparence, et affirme que l’ensemble des rapports et analyses des services de l’état en sa possession n’indiquent aucune dangerosité des activités de la SNEM pour les salariés, les écoles et les riverains. Il a pourtant retardé jusqu’au dernier moment la transmission de ces documents. C’est finalement la Mairie de Montreuil qui nous a transmis les rapports en sa possession moins de 48 heures avant la tenue de la réunion de ce soir. Nous avons donc eu très peu de temps pour les étudier.
Néanmoins, si l’on s’en tient au dernier rapport de la visite approfondie de la DRIEE du 11 juillet 2017, nous comprenons que la préfecture ait tardé à nous les transmettre. Confirmant ce que nous affirmons depuis plusieurs mois, ce rapport très détaillé décrit une usine délabrée avec des installations défaillantes, voire dangereuses puisque des risques de départ de feu dans les ateliers ont été identifiés du fait de la vétusté du système électrique. De fait, ce rapport atteste du caractère polluant et dangereux de cette usine, pour les salariés comme pour les riverains et les écoles.
Concernant les investigations et les analyses diligentées par la préfecture, et pour ne donner que ces deux exemples, nous savons que la récente étude de l’exposition des salariés de l’usine aux substances toxiques n’a été conduite que sur une seule journée et sur un seul salarié qui est resté la plupart du temps dans son bureau. Aucun capteur d’analyse n’a été installé sur les salariés metteurs aux bains et les contrôleurs, pourtant directement impactés par les agents polluants et notamment le Chrome VI. Des analyses effectuées le 1er août 2017 dans l’air des ateliers par le Laboratoire Central de la Préfecture de Police ont pourtant révélé des valeurs d’exposition au chrome VI plus de trois fois supérieures aux valeurs maximales autorisées par la loi. Nous savons également que les carottages effectués ne l’ont pas été dans les zones les plus sensibles, mais dans une plaque de béton, ou à une distance considérable des produits toxiques.
Le 22 novembre, à l’appel du Conseil Local FCPE des écoles Jules Ferry et Anne Frank de Montreuil, les parents ont massivement participé à l’action école déserte pour exiger la fermeture de l’usine de la SNEM: 497 enfants ne sont pas allés à l’école sur un effectif total de 783élèves inscrits. A travers cette très forte mobilisation, nous avons manifesté notre refus qu’une installation industrielle aussi polluante et dangereuse que la SNEM poursuive ses activités au milieu d’une ville et si près des écoles.
Ce soir, jeudi 30 novembre 2017, nous rappellerons les faits, et redirons notre refus que se poursuivent l’intoxication et la mise en danger des salariés, des écoles et des riverains de l’usine toxique de la SNEM.
30 novembre 2017
Parents d’élèves et riverains de la SNEM, Solidaires